TV, jeux vidéo et tablettes : quel impact ont-ils sur la santé des enfants ?

L’impact de la nouvelle technologie chez les enfants

Quel impact à la télévision, les jeux vidéo et les tablettes sur la santé des enfants et quels conseils pour mieux les gérer.

Il est impossible d’expliquer à un enfant aujourd’hui, qu’avant le 3 janvier 1954, la télévision n’existait pas en France, ou qu’elle était autrefois en noir et blanc ou avec une seule chaîne et qu’il a fallu du temps avant qu’au moins un homme chanceux dans la famille possédait un téléviseur puisse en profiter. Il est également difficile d’expliquer comment le téléviseur est alors devenu un vecteur de culture, d’information ou encore d’alphabétisation. En effet, aujourd’hui les téléviseurs sont présents dans tous les foyers et en nombre variable, ils font partie du nid domestique autant que le lit ou la table à manger, donc les messages qui en sortent sont absorbés avec le plus grand naturel et confiance par les plus petits. L’offre télévisuelle d’aujourd’hui dispose d’une vingtaine de chaînes dédiées aux enfants qui divertissent certes les enfants et font du babysitting, mais le problème c’est qu’elles les éloignent des activités alternatives.

Le cas des jeux vidéo

Les premiers jeux vidéo, de SpaceInvaders et Asteroids, puis en couleur à partir de Pac-Man en 1980, se côtoient ensuite à la télévision dans les années 70. Il existe aujourd’hui des consoles, des jeux 3D portables et interactifs pour tous les budgets et tous les goûts. Comme la télévision, ils sont une source séduisante de divertissement mais peut-être, plus que cela, sont-ils une raison de l’isolement et de l’aliénation de l’enfant par rapport au contexte familial et aux pairs.

Enfin, en 2010, il y a l’arrivé des tablettes, qui remplacent/supportent les ordinateurs, les smartphones et les téléviseurs, devenant les références préférées de nombreux enfants qui peuvent, avec la tablette, surfer sur Internet, regarder des films, jouer comme avec un jeu vidéo, interagir – à un distance et évidemment de manière filtrée – avec des amis connus ou non.

Nos habitudes changent rapidement et il est important de comprendre quel type d’impact ces changements ont sur la santé des enfants. Le webmagazine Blu News nous en cite quelques-uns :

Sommeil : la présence d’une télévision dans la chambre réduit de 20 minutes le sommeil des enfants la nuit, tout comme l’utilisation de jeux vidéo le soir semble contrecarrer un repos régénérant.

Psyché : Plus le nombre d’heures de télévision augmente, plus le risque de dépression chez les adolescents augmente. De plus, les jeux vidéo avec des images et des programmes violents ou des films avec des scènes sanglantes peuvent augmenter le taux d’agression. À cet égard, une étude auprès de 5 000 enfants américains de 11 ans est frappante, confirmant cette thèse, dont il ressort que la « violence écran » compte autant sur la genèse de l’agression que la violence domestique ou le fait de grandir dans un quartier violent !

Nutrition : le temps passé devant la télévision augmente la consommation quotidienne d’aliments de faible qualité nutritionnelle, c’est-à-dire riches en graisses, sucres simples et sodium. En particulier, chaque heure de télé apporte en moyenne 1/3 de ce type de nourriture. Il n’en serait pas de même pour les jeux vidéo pour des raisons pratiques, même si la tendance à l’augmentation de la consommation de boissons sucrées se vérifie sur tous les écrans.

Obésité : en plus de nombreuses études internationales, même dans une récente étude française de 14 500 enfants entre 6 et 11 ans, les heures de télévision sont corrélées avec le degré d’obésité de manière absolument indépendante des heures de sport réellement pratiquées. Ceci est probablement dû à l’augmentation de l’apport calorique, comme expliqué dans le point précédent. Il semblerait que le seuil obésogène de TV par jour soit de 2 heures.

Activité physique : bien que les heures passées entre la télévision et les jeux vidéo produisent de l’obésité quelles que soient les heures de sport pratiquées, il ne fait aucun doute que les écrans prennent beaucoup d’espace et de temps loin des déplacements informels comme des activités structurées. Ceci dit, et pour mémoire, il faut ajouter qu’il existe des jeux vidéo qui obligent l’utilisateur à se déplacer en mimant des pratiques sportives et cela en soi a une dépense énergétique de 2 à 3 fois plus élevée que le jeu vidéo classique à boutons ou manettes de jeu.

Conclusion

Que peuvent faire les parents à ce stade ? Dans l’optique que les interdits absolus aiguisent le désir du bien volé, il convient de trouver un équilibre en famille entre des règles (visant à réduire le temps passé entre la télé et les jeux vidéo : pas de télé dans la chambre, limites d’horaires et de types de jeux) et de partage où l’écran ne sépare pas mais rassemble les familles devant un bon film à commenter ou un nouveau jeu vidéo à utiliser en groupe.